HANS-PETER FELDMANN
La galerie Martine Aboucaya est heureuse d’annoncer la troisième exposition personnelle de Hans-Peter Feldmann.
Hans-Peter Feldmann est l’un des artistes les plus influents de sa génération.
En évitant à tout prix le formalisme, il se méfie de toute facilité de style et travaille depuis plus de trente ans à légitimer des formes artistiques jusqu’alors perçues comme inconséquentes, des images de la vie quotidienne aux albums photo. Dans les années 1980, Feldmann se détourne du milieu de l’art pour divers autres projets : vente par correspondance de dés à coudre, ouverture d’un magasin à Düsseldorf, manufacture de jouets en étain, ou encore une activité d’édition de livres d’artistes.
Hans Ulrich Obrist
Né en 1941, il a fait irruption dans le monde de l’art à la fin des années 60 en composant et en exposant des éditions de carnets réalisés à partir d’images trouvées, comme des cartes postales, des coupures de journaux ou des affiches. Ces images, qui constituent une partie de son impressionnante « Archive d’images », sont classées selon un système de séries éminemment personnel. Dans les cas où les séries sont incomplètes, Feldmann prend lui- même les photographies des éléments manquants. En utilisant les techniques de reproduction ou de la photographie notamment, afin d’explorer les arcanes de la vie quotidienne, Feldmann re-investit de crédibilité des formes artistiques déconsidérées telles que l’album photographique, et ne sous-estime pas le pouvoir des entreprises artistiques les plus « communes ». La simplicité de son geste d’artiste fait écho à la colossale ampleur de sa collecte d’images.
Selon lui, il se rapproche davantage d’un collectionneur compulsif et d’un appropriateur d’images trouvées.
En 2010, il remporte le prix Hugo Boss. Pour son exposition au Guggenheim à New York, en mai 2011, il épingle verticalement les 100.000 coupures de 1 dollar qui constituent son prix.
Feldmann contourne délibérément les règles du marché de l’art avec des œuvres qu’il ne signe ni ne date. Ces oeuvres n’ont pas de titres, ce sont des descriptifs de ce qu’elles sont. Il n’en limite pas le nombre, arrête et peut même détruire une série quand bon lui semble.
Cette exposition rassemble des oeuvres principalement posées sur des socles, des objets du quotidien, des représentations liées au jeu et au sentiment. Sans hiérarchie aucune, il juxtapose avec une très grande fantaisie des ensembles incongrus, il sort ces objets de leur contexte. Comme un archéologue de l’imagerie populaire, comme surtout un magicien, il nous laisse en mémoire des assemblages ludiques et féériques.