du 8 janvier au 26 février 2011
Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie Martine Aboucaya, Maïder Fortuné présente un ensemble d’oeuvres inédites réunies sous le titre «Le quatrième mur était complètement dégagé».
Déjouant le principe d’une représentation mimétique du réel, les oeuvres présentées invitent à faire l’expérience d’images saisies dans un processus de mutation, images-indices, qui font signe vers une représentation originelle à présent évanouie. Figurations dépliées, fragmentées, suspendues au seuil de leur disparition, les photographies et films installés disposent dans l’espace de la galerie autant d’écrans de «projection» que le spectateur est appelé à interpréter, compléter, fantasmer. Ils résistent à une préhension immédiate, et font du temps l’outil premier d’une reconstitution active, nécessairement singulière, arbitraire, irrésolue. Au delà de toute certitude du voir, dans les fonds de consciences en travail, l’image perpétue son mouvement d’apparition.
LE QUATRIEME MUR_LISTE OEUVRES

FIGURES DÉFAITES (Origamis) 2011
14 photographies couleur
tirages jet d’encre sur papier baryté 25 x 25 cm chacun
édition de 3
Figures défaites présentent des photographies de papiers d’origamis dépliés. La représentation figurative réalisée par le pliage de chaque papier n’est dès lors plus accessible. Restent les plis nécessaires à sa fabrication qui donnent naissance à une autre image géométrique, abstraite, ouverte à l’infini des interprétations. 
FIGURES DÉFAITES (Origamis) 2011
14 photographies couleur
tirages jet d’encre sur papier baryté 25 x 25 cm chacun
édition de 3 
FIGURES DÉFAITES (Origamis) 2011
14 photographies couleur
tirages jet d’encre sur papier baryté 25 x 25 cm chacun
édition de 3 
SOUFFLE 2011
Video HD, couleur, muet durée 5 minutes en boucle édition de 5
Par intermittence, la buée d’un souffle vient se poser à la surface d’un écran plat.
Filmée à travers un miroir sans tain, elle fait écho à l’expérience fondatrice de toute perception cinématographique où le spectateur, tel Gygès et son anneau, regarde un monde dont il est fondamentalement séparé. Signe d’une présence vivante à la surface de l’écran, le souffle emblématise la qualité de présence-absence qui caractérise toute image cinématographique. 
CARROUSEL 2010
Video HD Mscope, couleur, sonore. durée 13 minutes en boucle Videoprojection et Miroir loupe. édition de 7
Carrousel est un long travelling latéral dans un intérieur familial. Avec une lenteur extrème la caméra glisse au milieu d’objets et de corps de personnages immobiles. Les zones de netteté dans l’image sont très ponctuelles, elles isolent les fragments d’objets d’un flou absorbant et font de la vision une expérience de pur surgissement dans la profondeur de champ. La continuité annoncée par le travelling se révèle rapidement ambiguë. L’espace filmé produit des aberrations visuelles qui dévoilent son caractère impossible, son artificialité. Ce que nous voyons dés lors apparait comme la mise en image d’un processus mental de reconstitution, d’un travail de recouvrement à partir des fragments d’un espace originel désormais plié, et qui conserve au creux de ses plis, le mystère de son articulation.
Dans un mouvement sans fin, l’espace tourne comme un lent manège, un labyrinthe circulaire. Entre différences et répétitions, on ne se souvient plus très bien… 